Il a été de l'habitude des savants compositeurs d'ouvrages sur la croyance, parmi les plus récents d'entre eux, de dire: «Le devoir personnel, rendu obligatoire pour chaque personne responsable, c'est-à-dire pubère et saine d'esprit, c'est qu'elle connaisse parmi les attributs de Allah, treize attributs:
l'existence, l'exemption de début, la non-ressemblance avec ce qui entre en existence, l'unicité, le non-besoin, l'exemption de fin, la puissance, la volonté, la vie, la science, la parole, l'ouïe et la vue.
D'autre part, il est un devoir qu'elle sache que ce qui contredit ces attributs est impossible s'agissant de Allah».
Du fait que ces attributs ont été mentionnés de nombreuses fois dans les textes de la Chari^ah, les savants ont dit qu'il est un devoir de les connaître, par devoir d'ordre personnel, c'est-à-dire pour chaque personne responsable. Certains autres savants ont dit qu'il est un devoir de connaître vingt attributs. Ils ont ainsi exigé la connaissance supplémentaire de sept attributs dits Sifatoun ma^nawiyyah. Ils ont dit: «Et le fait qu'Il est ta^ala tout-puissant, qu'Il veut, qu'Il est vivant, qu'Il sait, qu'Il parle, qu'Il entend et qu'Il voit». La première voie est jugée plus argumentée car il est su de la confirmation de la toute-puissance au sujet de Allah le fait qu'Il soit tout-puissant, et de même pour le reste.
L'Existence
Sache, que Allah te fasse miséricorde, que Allah ta^ala existe éternel sans début et éternel sans fin. Son existence ta^ala n'a pas lieu par l'acte de faire exister de quelqu'un qui fait exister.
Il s'est trouvé que certaines personnes ont désapprouvé l'expression «Allahou mawjoud» c'est-à-dire Allah est existant, parce que mawjoud suit la forme grammaticale maf^oul. La réponse, c'est que la forme maf^oul peut être employée pour celui qui ne subit pas l'action d'autrui, tout comme on dit: (Allahou ma^boud) c'est-à-dire: «Allah est adoré». Or ceux-là ont cru qu'ils avaient un mot à dire dans la science de la langue arabe, mais ils ne sont pas tels qu'ils ont pensé l'être.
Le grand linguiste, le commentateur du Qamous, Az-Zabidiyy, dans son livre Charhou l-'Ihya' a dit ce qui suit: «Et le Créateur (Al-Bari') ta^ala est un Être 1 mawjoud, il est donc valable selon la raison qu'Il soit vu». Et Al-Fayyoumiyy, le linguiste, auteur de Al-Misbah a dit: «al-mawjoud est l'opposé de al-ma^doum (l'inexistant)».
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L'exemption de début
Al-qidam 2 est obligatoire selon la raison s'agissant de Allah, dans le sens de l'existence de toute éternité et non dans le sens de l'antériorité de l'époque et du temps. Car les termes الْقَدِيم Al-Qadim et الأَزَلِيّ Al-'Azaliyy, lorsqu'ils sont employés au sujet de Allah, c'est dans le sens qu'il n'y a pas de début à Son existence. On dit donc Allah est أَزَلِيّ 'Azaliyy –exempt de début–, Allah est قَدِيم Qadim –exempt de début–. Et lorsqu'ils sont employés au sujet de ce qui est créé, c'est dans le sens de l'antériorité de l'époque et du temps.
Allah ta^ala dit à propos de la lune:
﴿حَتَّى عَادَ كَالْعُرْجُونِ الْقَدِيم﴾ 3
(hatta ^ada ka l-^ourjouni l-qadim)
ce qui signifie: «Jusqu'à ce qu'elle devienne comme la palme ancienne»; et l'auteur de Al-Qamous a dit: «Les deux pyramides sont deux vieilles ('azaliyyan) constructions en Egypte».
Quant à la preuve rationnelle de Son existence de toute éternité, ta^ala, c'est que s'Il n'était pas exempt de début, cela impliquerait le fait qu'Il serait entré en existence. Il serait alors tributaire de qui l'ait fait entré en existence. Ceci entraînerait le cycle ou l'enchaînement sans début et tous deux sont impossibles selon la raison. Il est donc confirmé que le fait que Allah entre en existence est impossible et Son exemption de début est confirmée.
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L'exemption de fin
L'exemption de fin est obligatoire selon la raison s'agissant de Allah, dans le sens qu'Il ne peut Lui advenir d'anéantissement. En effet, du fait qu'a été confirmée l'obligation de Son exemption de début, selon la raison, l'exemption de fin est obligatoire le concernant. En effet, s'il était possible qu'Il soit sujet à l'anéantissement, il Lui serait impossible l'exemption de début. Il est donc, tabaraka wa ta^ala, Celui Qui est exempt de fin de par Sa réalité. Rien hormis Lui n'est exempt de fin de par sa réalité. Quant au paradis et à l'enfer, leur exemption de fin n'est donc pas propre à leurs réalités mais c'est parce que Allah leur veut l'éternité sans fin. Le paradis, du point de vue de sa réalité, l'anéantissement lui est possible selon la raison. Et de même, l'enfer, du point de vue de sa réalité, l'anéantissement lui est possible selon la raison.
L'ouïe
C'est un attribut exempt de début, immuablement propre à Allah.
Il entend les sons par une ouïe exempte de début et exempte de fin, qui n'est pas telle que notre ouïe, qui n'existe pas par une oreille, ni par un tympan. Aucune chose audible n'échappe à Son ouïe ta^ala, même si elle est dissimulée –à nous– et lointaine –de nous–, tout comme Il sait sans cœur. Quant à la preuve de l'obligation de l'ouïe s'agissant de Lui, selon la raison, c'est que s'Il n'avait pas pour attribut l'ouïe, Il aurait comme attribut la surdité et ceci est une imperfection s'agissant de Allah et l'imperfection Lui est impossible. Celui donc qui dit qu'Il entend à l'aide d'une oreille, celui-là aura fait preuve d'irréligion et aura mécru.
La vue
La vue est obligatoire, selon la raison, s'agissant de Allah ta^ala, c'est-à-dire la vision.
Il voit donc, d'une vision exempte de début et exempte de fin, toutes les choses visibles et Il Se voit Lui-même, sans rétine ni organe de sens, car les organes de sens font partie des attributs des créatures. La preuve sur le fait que la vue est confirmée s'agissant de Lui, selon la raison, c'est que s'Il ne voit pas, Il serait aveugle et la cécité est une imperfection s'agissant de Allah et l'imperfection Lui est impossible.
Quant à la preuve de l'ouïe et de la vue déduite à partir des textes tient dans les 'ayah et les hadith, par exemple Sa parole ta^ala:
﴿وَهُوَ السَّمِيعُ الْبَصِير﴾4
(wa houwa s-sami^ou l-basir)
ce qui signifie: «Et Il est Celui Qui entend et Qui voit» et sa parole dans l'énumération des noms parfaits de Allah:
(السّميع البصير)
(As-Sami^ou l-Basir)
ce qui signifie: «Celui Qui entend et Qui voit». Ceci est dans un hadith rapporté par At-Tirmidhiyy qui l'a jugé haçan.
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La parole
La parole est un attribut exempt de début et exempt de fin par lequel, Il est un Être Qui parle, Qui ordonne, interdit, promet et menace. Sa parole n'est pas comme la parole d'autres que Lui. Elle est exempte de début car Allah Lui-même est exempt de début et elle n'a pas de ressemblance avec la parole des créatures. Sa parole n'est pas un son produit par l'écoulement de l'air ou par le choc de corps entre eux, ni des lettres qui sont prononcées en fermant une lèvre ou en bougeant une langue.
Nous croyons fermement que Mouça a entendu la parole de Allah exempte de début, sans lettre, ni son, tout comme les croyants verront Allah dans l'au-delà, sans qu'Il soit une substance ou une caractéristique de substance ; en effet, la raison ne juge pas impossible l'audition de ce qui n'est ni lettre ni son.
D'autre part, Sa parole ta^ala, qui Lui est propre, n'est pas une parole composée de lettres se succédant les unes aux autres comme notre parole. Et si l'un d'entre nous récite la parole de Allah, sa récitation est faite de lettres et de sons, elle n'est pas exempte de début.
Quant au terme Qour'an, il a deux emplois:
Il est employé d'une part pour les termes descendus par révélation à Mouhammad et d'autre part, pour la parole propre à l'Être de Allah, exempte de début, qui n'est ni lettre ni son, ni langue arabe ni autre langue. S'il est visé par cela la parole propre à l'être de Allah, elle est donc exempte de début, elle n'est ni lettres ni sons. Et s'il est en visé ainsi que par les autres livres célestes, les termes révélés, alors certains sont dans la langue hébraïque et d'autres sont en syriaque. Ces langues ainsi que les autres langues n'existaient pas et Allah les a créées. Elles sont donc devenues existantes alors que Lui Allah ta^ala, Il existe avant toute chose; Il parle de toute éternité, avant même leur existence. Le fait qu'Il parle cela est exempt de début, et Sa parole qui est Son attribut, est exempte de début et de fin; c'est une parole unique. Et tous ces livres descendus sont des expressions qui indiquent cette parole propre à l'Être de Allah, exempte de début et de fin. En outre, Il n'est pas nécessaire du fait que l'expression ait un début que ce qu'elle indique ait aussi un début. Ne vois-tu pas que si nous écrivons sur une table ou un mur «Allah» et qu'il soit dit que ceci est Allah, est-ce que cela signifierait que les formes de ces lettres tracées sont l'Être de Allah? Aucune personne raisonnable ne l'affirmerait. En fait, il est compris de cela que ces lettres indiquent Celui qui a la divinité 5 , Celui Qui existe, Qui est adoré, le Créateur de toute chose. Mais malgré ça, on ne dit pas que le Qour'an est créé. Cependant, on explique dans les assemblées de science, que le terme révélé n'est pas propre à l'Être de Allah mais c'est plutôt une créature de Allah car ce sont des lettres qui se succèdent les unes aux autres et ce qui est ainsi a un début à son existence et c'est une créature, catégoriquement. Toutefois, ce ne sont l'œuvre ni d'un ange, ni d'un humain. Ce sont des expressions qui indiquent la parole propre à Allah, qui n'est pas qualifiée d'arabe, ni d'hébraïque et ni de syriaque. Tous sont appelés la parole de Allah, c'est-à-dire que l'attribut de la parole propre à l'Être de Allah est appelé la parole de Allah et les termes révélés qui indiquent cet attribut, on les appelle aussi la parole de Allah.
Ce détail a, par ailleurs, été rapporté de Abou Hanifah, que Allah l'agrée, et il fait partie des gens du Salaf, ayant vécu une partie des cent premières années et il décéda l'an cent cinquante de l'Hégire. Il a dit: «Et Allah parle sans organe et lettres et nous, nous parlons avec des organes et des lettres». Il n'en est pas comme le disent les mouchabbihah, que selon eux les gens du Salaf ne disaient pas que Allah parle d'une parole qui n'est pas des lettres et que ceci serait une innovation des Ach^arites. La parole attribuée à Abou Hanifah est un fait confirmé, elle est mentionnée dans une de ses cinq lettres.
De plus, les deux emplois relèvent tous deux de la réalité car la réalité est soit selon la langue, soit selon la Loi de l'Islam, soit selon l'usage.
Pour faire un rapprochement d'idées, le mot (اللّه) «Allah» est une expression indiquant un être éternel exempt de début et exempt de fin. Si donc nous disons: «Nous adorons Allah», c'est donc cet Être Qui est visé. Et si ce mot est écrit, et que quelqu'un demande: «Qu'est-ce que c'est ?», on répond: «Allah», dans le sens que ces lettres indiquent cet Être exempt de début et exempt de fin et non dans le sens que ces lettres seraient elles-mêmes l'Être Que nous adorons.
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La volonté
Sache que la volonté est obligatoire selon la raison s'agissant de Allah ta^ala et c'est un attribut exempt de début et exempt de fin par lequel Allah caractérise ce qui est possible selon la raison par l'existence au lieu de l'inexistence, par un attribut à l'exclusion d'un autre, et par un temps à l'exclusion d'un autre. La preuve de l'obligation de la volonté s'agissant de Allah, c'est que s'Il n'avait pas de volonté, rien de ce monde n'existerait. En effet, l'existence du monde fait partie du possible selon la raison. Son existence n'est donc pas obligatoire, en considérant sa réalité, selon le jugement rationnel. Ainsi, du fait même que le monde existe, nous savons qu'il n'a existé que parce qu'il a été caractérisé par son existence et que cette existence a été rendue prépondérante sur son inexistence. Il a donc été établi que Allah est un Être qui a une volonté. De plus, cette volonté, chez les gens de la vérité, concerne les actes des esclaves dans leur totalité, que ce soit les bons actes ou les mauvais. Donc, tout ce qui entre dans l'existence, que ce soit les actes de bien ou de mal, que ce soit une mécréance, un péché, ou une obéissance, c'est bien par le volonté de Allah qu'ils ont lieu et qu'ils se produisent et ceci est une perfection s'agissant de Allah ta^ala. En effet, l'universalité de la toute-puissance et de la volonté sur toute chose est digne de l'éminence de Allah. Ainsi, s'il arrivait dans ce qui Lui appartient ce qu'Il ne veut pas, ceci serait une preuve d'incapacité et l'incapacité est impossible s'agissant de Allah. Par ailleurs, Sa volonté est conforme à Sa science, c'est-à-dire que ce dont Il sait l'entrée en existence, Il en a voulu l'entrée en existence, et ce dont Il sait qu'il n'existera pas, Il ne veut pas que cela existe.
De plus, la volonté n'est pas nécessairement conforme à Son ordre. La preuve en est que Allah ta^ala ordonne à 'Ibrahim d'égorger son fils 'Isma^il mais Il n'a pas voulu que cela se réalise pour lui.
Si quelqu'un dit: «Comment ordonne-t-Il une chose alors qu'Il ne veut pas qu'elle ait lieu?», la réponse est donc la suivante : il se peut qu'Il ordonne ce qu'Il ne veut pas, tout comme Il sait qu'une chose a lieu de la part de l'esclave alors qu'Il lui interdit de la faire.
La toute-puissance
La toute-puissance sur toute chose, c'est-à-dire sur tout ce qui est possible selon la raison, est obligatoire selon la raison s'agissant de Allah ta^ala. Ce qui est impossible selon la raison n'est donc pas concerné par la toute-puissance car cela n'accepte pas l'existence et ne peut donc pas être sujet à la toute-puissance. Celui qui a contredit sur cette question c'est Ibnou Hazm. Il a dit: (Certes Allah ^azza wa jall est tout-puissant à avoir un fils, car s'Il ne l'était pas, Il serait impuissant). Et ce qu'il a dit n'est pas nécessaire selon la raison car avoir un fils est impossible s'agissant de Allah et ce qui est impossible selon la raison n'est pas concerné par la toute-puissance. Or si la toute-puissance ne concerne pas une chose, c'est (1) tantôt à cause de l'inaptitude à réaliser cette chose et ceci est valable s'agissant des créatures, (2) tantôt parce que cette chose n'accepte pas l'entrée en existence du fait qu'elle est impossible selon la raison ou bien obligatoire selon la raison. Pour ce qui est impossible selon la raison, la non-possibilité de son entrée en existence est claire. Quant à ce qui est obligatoire selon la raison, cela n'accepte pas le début à l'existence car son existence est exempte de début. Il y a une différence entre l'existence et l'entrée en existence. L'existence englobe aussi bien l'existence de toute éternité que l'existence ayant un début et chacune d'elles s'appelle existence. Mais l'entrée en existence est l'existence ayant un début. Ce qui est obligatoire selon la raison, c'est Allah et Ses attributs. Ainsi, Allah Son existence est obligatoire selon la raison, Son existence est exempte de début et Ses attributs sont exempts de début. On ne dit pas de Allah, ni d'un de Ses attributs, qu'Il entre en existence car leur existence est exempte de début. Donc, lorsque nous disons que l'obligatoire n'accepte pas l'entrée en existence, cette parole est correcte mais elle n'est pas évidente d'accès à la compréhension des débutants dans la science de la croyance. Quant à celui qui a de la pratique, ce qu'elle vise est clair.
L'incapacité, c'est le premier des deux cas qui est exclu s'agissant de Sa toute-puissance ta^ala, et non le deuxième cas, il n'est donc pas permis de dire que Allah est tout-puissant à ce sujet ni qu'Il est incapable. Certains ont dit : tout comme on ne dit pas à propos de la pierre qu'elle est savante ou ignorante.
De même, on répond ainsi à la parole de certains irréligieux qui disent : «Est-ce que Allah est tout-puissant à créer un être qui Lui soit pareil?». En cette parole, il y a le fait de rendre possible une impossibilité rationnelle. La preuve de ceci, c'est que Allah est exempt de début et s'Il avait un pareil, il serait lui aussi exempt de début et ce qui est exempt de début n'est pas sujet à être créé puisqu'il existe déjà, comment donc créer ce qui est existant!?
La science
Sache que la science de Allah est exempte de début tout comme Allah est un Être exempt de début. Il est de toute éternité un Être Qui sait Sa propre réalité, Ses attributs et ce qu'Il fait exister comme créatures. Il n'est pas caractérisé par une science qui entre en existence car s'il Lui était possible d'avoir des attributs ayant un début, cela exclurait l'exemption de début à Son sujet. En effet, celui qui est sujet à ce qui entre en existence est forcément un être ayant un début à Son existence. Quant à ce qui donnerait l'illusion que la science de Allah ta^ala s'enrichit au fur et à mesure dans certaines 'ayah du Qour'an, par exemple Sa parole ta^ala:
﴿الآنَ خَفَّفَ اللهُ عَنْكُمْ وَعَلِمَ أَنَّ فِيكُمْ ضَعْفًا﴾6
('al-'ana khaffafa l-Lahou ^ankoum wa ^alima 'anna fikoum da^fa)
ce qui signifie: «Et maintenant Allah vous décharge un peu et Il sait [de toute éternité] qu'il y a parmi vous des faibles», ce n'est pas ce qui est visé par ces 'ayah. Et Sa parole: {وَعَلِمَ}(wa ^alima) ce qui signifie: «Et Il sait» ne revient pas à Sa parole: {الآنَ} ('al-'ana) ce qui signifie: «maintenant». La signification est donc qu'Il vous décharge, ta^ala, maintenant car Il sait de toute éternité qu'il y a parmi vous des faibles par Sa science qui précède toute chose de toute éternité.
De même Sa parole ta^ala:
﴿وَلَنَبْلُوَنَّكُمْ حَتَّى نَعْلَمَ الْمُجَاهِدِينَ مِنْكُمْ وَالصَّابِرِينَ﴾ 7
(wa lanablouwannakoum hatta na^lama l-moujahidina minkoum wa s-sabirin)
ce qui signifie: «Et Nous vous éprouvons pour qu'il soit su de Ses esclaves qui d'entre eux font le jihad et ceux qui font preuve de patience». Ceci signifie: Nous vous éprouvons de sorte que soient manifestés aux autres ceux qui font le jihad et ceux qui font preuve de patience et Allah sait cela de toute éternité, tout comme l'a rapporté Al-Boukhariyy d'après Abou ^Oubaydah Ma^mar Ibnou l-Mouthanna. Ceci est similaire à Sa parole ta^ala:
﴿لِيَمِيزَ اللَّهُ الْخَبِيثَ مِنَ الطَّيِّبِ﴾ 8
(liyamiza l-Lahou l-khabitha mina t-tayyib)
ce qui signifie: «Pour que Allah manifeste à Ses esclaves qui est le mauvais parmi eux et qui est le bon parmi eux».
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La vie
La vie est obligatoire selon la raison s'agissant de Allah ta^ala. Il est donc vivant, non comme les créatures vivantes car Sa vie est exempte de début et exempte de fin, elle n'est pas d'âme et de sang. La preuve de l'obligation de Sa vie, c'est l'existence de ce monde. En effet, s'Il n'était pas vivant, rien de ce monde n'existerait. Or, l'existence de ce monde est confirmée par la perception des sens et l'évidence, sans aucun doute.
L'unicité
La signification de l'unicité est qu'Il n'est pas un être composé de parties, Il n'y a donc pas un être tel que Lui, et rien d'autre que Lui ne possède un attribut semblable au Sien ou un acte semblable au Sien. Et ce qui est visé par Son unicité n'est pas l'unité des nombres car l'unité des nombres a une moitié et des parties aussi. Ce qui est visé, c'est bien qu'Il n'a pas d'associé.
La preuve rationnelle de Son unicité est qu'il est indispensable que le Créateur de l'univers soit vivant, tout-puissant, possédant une science, une volonté et un choix. Comme il a été confirmé que le Créateur a pour attribut ce que nous avons cité, nous disons : si le monde avait deux créateurs, il serait obligatoire selon la raison que chacun d'eux soit vivant, tout-puissant, possédant une science, une volonté et un choix. Et pour deux êtres ayant le choix, il est possible selon la raison qu'ils divergent dans leurs choix car chacun d'entre eux n'est pas obligé d'être en accord avec l'autre dans son choix, sinon ils seraient contraints et celui qui est contraint ne peut avoir la divinité. Si donc ceci était valable, si l'un des deux voulait l'opposé de ce qu'a voulu l'autre concernant une même chose, comme si l'un voulait la vie d'une personne et l'autre a voulu sa mort, il n'est d'autre cas que se réalisent les deux choses qu'ils ont voulues, que ne se réalise aucune des deux choses qu'ils ont voulues ou que se réalise la chose que l'un a voulue et non la chose que l'autre a voulue. Et il est impossible selon la raison que se réalisent les deux choses qu'ils ont voulues du fait de leur contradiction mutuelle. Or, si les deux choses qu'ils ont voulues ne se réalisent pas, ils sont donc tous les deux impuissants et si la chose que l'un d'eux a voulue se réalise et ne se réalise pas celle que l'autre a voulue, alors certes celui dont la volonté ne se réalise pas est impuissant et celui qui est impuissant ne peut avoir la divinité et ne peut être exempt de début. Cette preuve est connue dans le tawhid et elle est appelée la preuve de l'incompatibilité mutuelle.
Allah ta^ala dit:
﴿لَوْ كَانَ فِيهِمَا آلِهَةٌ إِلَّا اللهُ لَفَسَدَتَا﴾9
(law kana fihima 'alihatoun 'il-la l-Lahou lafaçadata)
ce qui signifie: «S'il y avait [pour les cieux et les terres] des dieux hormis Allah, [les cieux et les terres] seraient certes en discordance».
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Le non-besoin
Sache que la signification de Son non-besoin, c'est le fait qu'Il se passe de tout ce qui est autre que Lui. Il n'a donc pas besoin de qui Le caractérise par l'existence car le besoin d'autrui contredit Son exemption de début et l'obligation de Son exemption de début et de Son exemption de fin ont été confirmées auparavant.
La différence avec ce qui entre en existence
Il est obligatoire s'agissant de Allah ta^ala qu'Il soit différent de ce qui entre en existence dans le sens qu'Il n'a de ressemblance avec aucune de Ses créatures. Il n'est donc pas une substance (jawhar) occupant un endroit, ni une chose qui advient aux substances (^arad). La substance, c'est ce qui a une localisation liée à sa réalité-même, comme par exemple les corps. Al-^arad, c'est ce qui n'a pas une localisation liée à sa réalité-même mais une localisation qui est liée à celle des substances, comme par exemple le mouvement, l'immobilité, le contact, la séparation, les couleurs, les goûts et les odeurs. Pour cette raison, l'Imam Abou Hanifah a dit: «Comment le Créateur aurait-Il une ressemblance avec ce qu'Il crée?!». Abou Soulayman Al-Khattabiyy a dit: «Ce qu'il est un devoir de connaître, d'un devoir qui incombe à nous et à tout musulman, c'est que notre Seigneur n'est pas un être possédant une image ni une forme. En effet, l'image implique le comment et le comment est exclu s'agissant de Allah et de Ses attributs » [Rapporté par Al-Bayhaqiyy dans son livre Al-'Asma'ou wa s-Sifat].
Il arrive que le terme kayfiyyah
10 soit employé en signifiant la réalité, comme dans la parole de certains:
La kayfiyyah de l'homme, l'homme ne la cerne pas
Que dire alors de la kayfiyyah de Al-Jabbar de toute éternité
Il a visé par ce terme – kayfiyyah – la réalité.
Abou Ja^far At-Tahawiyy a dit: «Et celui qui qualifie Allah par une des significations des humains, il est certes devenu mécréant» et il fait partie des gens du troisième siècle; il est donc concerné par le hadith:
«خَيْرُ الْقُرُونِ قَرْنِي ثُمَّ الَّذِينَ يَلُونَهُمْ ثُمَّ الَّذِينَ يَلُونَهُمْ»