le tawassoul

La croyance des prédécesseurs, as-salaf & des successeurs, al-khalaf.

La confirmation que le tawassoul par les prophètes et les saints est permis et que ce n'est pas du chirk.

Sache qu'il n'y a pas de preuve véritable qui indique qu'il n'est pas permis de faire le tawassoul par les prophètes et les saints, aussi bien en leur absence qu'après leur mort, sous prétexte que cela serait une adoration d'autre que Allah. En effet, le simple fait d'appeler un vivant ou un mort ne constitue pas une adoration d'autre que Allah, ni le simple fait de glorifier (ta^dhim) ou de faire al-istighathah –la recherche du renfort– par autre que Allah. De même, le simple fait de visiter la tombe d'un saint pour le tabarrouk –la recherche des bénédictions– ne constitue pas une adoration d'autre que Allah. De même, le simple fait de demander ce qu'il n'est pas habituel de demander aux gens ne constitue pas une adoration d'autre que Allah. De même, la simple formule de al-isti^anah –demande d'aide– à autre que Allah ta^ala ne constitue pas une adoration d'autre que Allah. C'est-à-dire que tout cela n'est pas du chirk car la définition de l'adoration (al-^ibadah) selon les spécialistes de la langue ne s'applique pas à tout cela. En effet, selon eux, l'adoration est l'obéissance avec la soumission 1.
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1 C'est-à-dire l'extrême soumission.


La definition de l'adoration

Al-'Azhariyy, qui est l'un des grands linguistes, a dit dans le livre Tahdhibou l-Loughah, en rapportant de Az-Zajjaj, qui fait partie des plus connus d'entre eux: «L'adoration, dans la langue arabe, c'est l'obéissance avec la soumission extrême». Al-Farra' a dit de même tout comme dans le livre Liçanou l-^Arab de Ibnou Mandhour. D'autres linguistes ont dit: «C'est l'extrême limite de la crainte et de la soumission». D'autres savants ont dit: «C'est l'extrême soummission» tout comme cela est compris des paroles de celui qui a commenté Al-Qamous, Mourtada Az-Zabidiyy le dernier des grands linguistes et c'est cela qui est correct selon la langue et selon l'usage.


Preuve textuelle que la simple soummission n'est pas une adoration

De plus, la simple soummission n'est pas une adoration envers autre que Allah car sinon, tous ceux qui font preuve de soummission envers les rois et les nobles seraient devenus mécréants. Il a ainsi été confirmé que Mou^adh Ibnou Jabal, lorsqu'il était revenu de Ach-Cham, il s'était prosterné pour le Messager de Allah. Le Messager lui a dit:

(مَا هَذَا ؟)

(ma hadha)

Il a dit: Ô Messager de Allah, j'ai vu les gens de Ach-Cham se prosterner pour leurs patriarches, leurs dirigeants et leurs évêques et tu es prioritaire sur cela par rapport à eux". Il a alors dit:

(لاَ تَفْعَلْ لَوْ كُنْتُ آمُرُ أَحَدًا أَنْ يَسْجُدَ لأَحَدٍ لأَمَرْتُ الْمَرْأَةَ أَن ْتَسْجُدَ لِزَوْجِهَا)

(la taf^al law kountou 'amourou 'ahadan 'an yasjouda li'ahadin la'amartou l-mar'ata 'an tasjouda lizawjiha)
[Rapporté par Ibnou Hibban et Ibnou Majah et d'autres qu'eux] ce qui signifie: «Ne fais pas ça. Si j'avais eu à ordonner à quelqu'un de se prosterner pour quelqu'un d'autre, j'aurais ordonné à l'épouse de se prosterner pour son époux».


Preuve textuelle que visiter la tombe du Prophète n'est pas de la mécréance

Alors, ces gens qui jugent la personne mécréante si elle a pour objectif de visiter la tombe du Messager ou la tombe d'autre que lui, par exemple celle des saints pour rechercher les bénédictions, ces gens ignorent la signification de l'adoration. Ils ont contredit ce sur quoi sont les musulmans car les musulmans ont toujours visité la tombe du Prophète, qu'ils fassent partie du Salaf ou du Khalaf. La signification de la visite des gens pour rechercher des bénédictions, ce n'est pas que le Messager leur crée la bénédiction, mais c'est qu'ils souhaitent que Allah leur crée les bénédictions par le fait qu'ils visitent sa tombe.
La preuve de cela, c'est ce qu'a rapporté Al-Bayhaqiyy avec une forte chaîne de transmission d'après Malikou d-Dar qui était le trésorier de ^Oumar. Il a dit: Une famine a eu lieu du temps de ^Oumar. Un homme est alors allé à la tombe du Prophète ﷺ et a dit: «Ô Messager de Allah, demande à Allah la pluie pour ta communauté, ils ont eu beaucoup de dégats». Cet homme a alors eu une vision dans le rêve, il lui a été dit: ('aqri' ^Oumara s-salama wa akhbirhou 'annahoum yousqawn wa qoul lahou ^alayka l-kayça l-kays) ce qui signifie: «Passe le salam à ^Oumar et informe-le que vous aurez la pluie et dis-lui de persévérer à faire preuve d'effort pour servir la communauté». L'homme est allé voir ^Oumar et l'a informé. ^Oumar s'est alors mis à pleurer et a dit: «Ô Seigneur, je ferai tout ce qui est en ma capacité pour servir la communauté» [Fin de citation]. Dans ce qui nous est parvenu au sujet de l'explication de ce hadith, il a été dit que cet homme est Bilal Ibnou l-Harith Al-Mouzaniyy, le compagnon. Ce compagnon a eu pour objectif de visiter la tombe du Messager pour rechercher les bénédictions. Ni ^Oumar, ni personne d'autre que lui n'a renié ce geste. Ainsi, la prétention de Ibnou Taymiyah que cette visite est une visite de chirk est fausse.


Autre preuve textuelle que visiter la tombe du Prophète n'est pas de la mécréance

A propos du hadith de Abou Hourayrah dans lequel il a rapporté que Mouça a dit ce qui signifie: «Seigneur, rapproche-moi de la terre sainte ne serait-ce que de la distance d'un jet de pierre» et que le Prophète a dit:

(وَاللهِ لَوْ أَنِّي عِنْدَهُ لأَرَيْتُكُمْ قَبْرَهُ إِلَى جَنْبِ الطَّرِيقِ عِنْدَ الْكَثِيبِ الأَحْمَرِ)

(wa l-Lahi law 'anni ^indahou la'araytoukoum qabrahou 'ila janbi t-tariqi ^inda l-kathibi l-'ahmar)
Ce qui signifie: «Par Allah, si j'étais auprès de lui, je vous montrerais sa tombe, en bordure du chemin, près de la dune rouge». Le Hafidh Waliyyou d-Din Al-^Iraqiyy à propos de ce hadith a dit: «Il contient la recommandation d'avoir la connaissance de l'emplacement des tombes des vertueux pour les visiter et les entretenir comme il se doit»[Fin de citation].
Le Hafidh Ad-Diya' a dit: «Salim At-Tall m'a dit: «Je n'ai pas vu un endroit où soit plus rapidement exaucée l'invocation qu'auprès de cette tombe et le Chaykh ^Abdou l-Lah Ibnou Younis, connu sous le nom de Al-'Armaniyy, a visité cette tombe et s'est endormi et vu alors dans son sommeil une coupole, près de la tombe, en-dessous de laquelle se tenait un homme brun de peau. Il lui a passé le salam et lui a dit: «Tu es Mouça celui à qui Allah a parlé» ou «tu es Mouça le prophète de Allah». Il a dit:(na^am) ce qui signifie: «Oui». J'ai dit: «Dis-moi quelque chose». Il m'a fait un signe avec quatre doigts et Salim a décrit leur longueur. Je me suis réveillé et je ne savais pas ce qu'il avait dit. J'en ai informé le Chaykh Dhayyal qui m'a dit: «Tu auras quatre fils». Je lui ai dit: «J'ai épousé une femme que je n'ai pas approchée». Il m'a dit: «Ce sera une autre que celle-là». J'ai ainsi épousé une autre qui m'a donné quatre fils». Fin de citation.


Preuve textuelle que rechercher la protection par le Prophète n'est pas du chirk

Ahmad a rapporté dans son Mousnad avec une bonne chaîne de transmission, conformément à ce qu'a dit le Hafidh Ibnou Hajar que Al-Harith Ibnou Hassan Al-Bakriyy a dit au Messager de Allah: «Je recherche la protection par Allah et par Son Messager pour ne pas avoir le sort de l'émissaire de ^Ad» 2 et le hadith jusqu'à sa fin est une preuve qui annule la parole des wahhabites: (la recherche de protection par autre que Allah est du chirk).
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2 La translittération du terme en arabe est: «a^oudhou bil-Lahi wa raçoulihi min 'an 'akouna kawafidi ^ad».


Preuve textuelle que demander de l'aide à autre que Allah n'est pas du chirk

D'après Ibnou ^Abbas, le Messager de Allah a dit:

(إِنَّ للهِ مَلاَئِكَةٌ فِي الأَرْضِ سِوَى الْحَفَظَةِ يَكْتُبُون مَا يَسْقُطُ مِنْ وَرَقِ الشَّجَرِ فَإِذَا أَصَابَ أَحَدَكُمْ عَرْجَةٌ بِأَرْضٍ فَلاَةٍ فَلْيُنَادِ أَعِينُوا عِبَادَ اللهِ)

('inna li l-Lahi mala'ikatan fi l-'ardi siwa l-hafadhati yaktoubouna ma yasqoutou min waraqi ch-chajari fa'idha 'asaba 'ahadakoum ^arjatoun bi 'ardin falatin falyounadi 'a^inou ^ibada l-Lah)
[rapporté par At-Tabaraniyy et le Hafidh Al-Haythamiyy a dit: les hommes de sa chaîne de transmission sont des gens de confiance] ce qui signifie: «Certes, Allah a des anges sur terre, autres que les anges protecteurs, qui inscrivent ce qui tombe des feuilles des arbres. Si l'un de vous trouve une difficulté dans une terre déserte, qu'il appelle: aidez-moi ô esclaves de Allah».


Preuve textuelle que le Prophète profite à sa communauté même après sa mort

Le Messager de Allah a dit:

(حَيَاتِي خَيْرٌ لَكُمْ وَمَمَاتِي خَيْرٌ لَكُمْ تُحْدِثُونَ وَيُحْدَثُ لَكُمْ وَوَفَاتِي خَيْرٌ لَكُمْ تُعْرَضُ عَلَيَّ أَعْمَالُكُمْ فَمَا رَأَيْتُ مِنْ خَيْرٍ حَمِدْتُ اللهَ عَلَيْهِ وَمَا رَأَيْتُ مِنْ شَرٍّ اسْتَغْفَرْتُ لَكُمْ)

(hayati khayroun lakoum wa mamati khayroun lakoum touhdithouna wa youhdathou lakoum wa wafati khayroun lakoum tou^radou ^alayya 'a^maloukoum fama ra'aytou min khayrin hamidtou l-Laha ^alayhi wa ma ra'aytou min charrin istaghfartou lakoum)
[Rapporté par Al-Bazzar et sa chaîne de transmission est composée de personnes du degré du sahih, ce qui signifie: «Durant ma vie, je suis source de bien pour vous et après ma mort, je suis source de bien pour vous. Il se produit de vous des actes et le jugement me vient ensuite par révélation. Après ma mort, je suis source de bien pour vous : vos œuvres me sont exposées. Pour ce que je trouve de bien, je fais les louanges à Allah et pour ce que je trouve de mal, je demande à Allah qu'Il vous pardonne».


Preuve textuelle que le tawassoul par le Prophète en son absence n'est pas du chirk

At-Tabaraniyy a rapporté dans ses deux Mou^jamAs-Saghir et Al-Kabir– d'après ^Outhman Ibnou Hounayf qu'un homme voulait voir ^Outhman Ibnou ^Affan. Mais ^Outhman ne le recevait pas et ne lui règlait pas son affaire. Il a alors vu ^Outhman Ibnou Hounayf et s'est plaint à lui de cela. Alors, celui-ci lui a dit: "Va à l'endroit où on fait le woudou', fais le woudou', accomplis deux rak^ah puis dis ces paroles: 'Allahoumma 'inni 'as'alouka wa 'atawajjahou 'ilayka binabiyyina Mouhammad, nabiyyi r-rahmah. Ya Mouhammad, 'inni 'atawajjahou bika 'ila Rabbi fi hajati litouqda li, c'est-à-dire «Ô Allah, je Te demande et je m'adresse à Toi par notre Prophète Mouhammad le Prophète de la miséricorde. Ô Mouhammad je m'adresse par toi à mon Seigneur pour mon affaire pour qu'elle me soit réglée» Puis va le voir, j'irai avec toi. L'homme est alors parti faire ce qu'il lui a dit. Puis, il est allé à la porte de ^Outhman. Le portier est alors venu, l'a pris par la main et l'a fait entrer près de ^Outhman Ibnou ^Affan qui l'a fait asseoir sur son tapis de prière et il lui dit: «Quelle est ton affaire ?» Il lui a alors rappelé son affaire et il la lui a alors réglée en lui disant: «Je ne me suis rappelé de ton affaire que maintenant». Puis il est sorti de chez lui et a rencontré ^Outhman Ibnou Hounayf. Il lui a dit: «Que Allah te récompense en bien. Il ne m'a réglé mon affaire et ne m'a reçu qu'après que tu lui as parlé de moi». Alors, ^Outhman Ibnou Hounayf a dit: «Par Allah, je ne lui en ai rien dit, mais j'ai été témoin d'une chose qui s'est passée avec le Messager de Allah ﷺ. Il est venu à lui un aveugle qui s'est plaint à lui de sa cécité. Le Messager lui a dit:

(إِنْ شِئْتَ صَبَرْتَ وَإِنْ شِئْتَ دَعَوْتُ لَكَ)

('in chi'ta sabarta wa 'in chi'ta da^awtou lak)

ce qui signifie: «Si tu veux, tu patientes et si tu veux, j'invoque Allah pour toi». Il lui répondit: Ô Messager de Allah, la perte de la vue m'est très difficile et je n'ai personne pour me guider. Alors, le Messager lui a dit:

(إِئتِ الْمِيضَأَةَ فَتَوَضَّأْ وَصَلِّ رَكْعَتَيْنِ ثُمَّ قُلْ هَؤُلاَءِ الْكَلِمَاتِ الَّلهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ وَأَتَوَجَّهُ إِلَيْكَ بِنَبِيِّنَا مُحَمَّدٍ نَبِيِّ الرَّحْمَةِ يَــا مُحَمَّد إِنِّي أَتَوَجَّهُ بِكَ إِلَى رَبِّي ِفي حَاجَتِي لِتُقْضَى لِي)

('i'ti l-mida'ata fatawadda' wa salli rak^atayni thoumma qoul ha'oula'i l-kalimat: 'Allahoumma 'inni 'as'alouka wa 'atawajjahou 'ilayka binabiyyina Mouhammad, nabiyyi r-rahmah. Ya Mouhammad, 'inni 'atawajjahou bika 'ila Rabbi fi hajati litouqda li)
Ce qui signifie: «Va à l'endroit où on fait le woudou', fais le woudou', accomplis deux rak^ah puis dis ces paroles: 'Allahoumma 'inni 'as'alouka wa 'atawajjahou 'ilayka binabiyyina Mouhammad, nabiyyi r-rahmah. Ya Mouhammad, 'inni 'atawajjahou bika 'ila Rabbi fi hajati litouqda li». L'homme fit ce que le Prophète ﷺ lui avait dit de faire. Par Allah, on ne s'était pas séparés et notre assemblée n'avait pas duré longtemps que l'homme était revenu en ayant recouvré la vue, comme s'il n'avait jamais été atteint de cécité».
At-Tabaraniyy a dit dans son Mou^jam: «Le hadith est sahih». D'habitude, At-Tabaraniyy ne mentionne pas qu'un hadith est sahih malgré le fait que son livre Al-Mou^jamou l-Kabir soit très volumineux. Il n'a pas dit au sujet d'un hadith qu'il a rapporté, même s'il était sahih: «le hadith est sahih», sauf à propos de ce hadith. Il l'a aussi mentionné dans Al-Mou^jamou s-Saghir et l'a jugé sahih.
Ce hadith comporte la preuve que l'aveugle a fait le tawassoul par le Prophète en son absence. La preuve en est la parole de ^Outhman Ibnou Hounayf: «que l'homme était revenu». Il comporte la preuve que l'invocation par le tawassoul par le Prophète est permise pendant sa vie et après sa mort. Est donc invalide la parole de Ibnou Taymiyah: (Il n'est permis de faire le tawassoul que par celui qui est vivant et présent). Toute condition qui n'est pas posée dans le Qour'an est sans valeur, même s'il s'agit d'une centaine de conditions.


Le tabarrouk par le Prophète même fait l'objet de l'unanimité

Quant à l'attachement de certains wahhabites à la prétention de Ibnou Taymiyah dans le hadith de At-Tirmidhiyy dans lequel il y a ce qui signifie: (Allahoumma chaffi^hou fiyya wa chaffi^ni fi nafci), ceci n'indique pas que l'on ne fait pas le tabarrouk par la personne même du Prophète. Au contraire, le tabarrouk par le Prophète même fait l'objet de l'unanimité. N'a contredit en cela que Ibnou Taymiyah. C'est à propos du Messager qu'il a été dit ce vers de poésie:
(wa 'abyada youstasqa l-ghamamou biwajhih
thimala l-yatama ^ismatoun li l-'aramil)
[Cité par Al-Boukhariyy] ce qui signifie:
«On recherche la pluie par son visage
Un secours pour les orphelins et un protecteur pour les veuves».


Le tawassoul que ^Oumar a fait par Al-^Abbas après la mort du Prophète

Quant au tawassoul que ^Oumar a fait par Al-^Abbas après la mort du Prophète ﷺ, cela ne tenait pas au fait que le Messager était mort mais bien pour tenir compte de l'honneur de sa parenté avec le Prophète ﷺ, pour preuve la parole de Al-^Abbas lorsque ^Oumar l'a fait avancer: «Ô Allah, les gens se sont adressés à Toi par moi, pour ma parenté avec Ton prophète». Est donc clairement démontrée l'invalidité de l'avis de ibnou taymiyah et de ceux qui l'ont suivi en réprouvant le tawassoul. Celui qui a rapporté ce fait des compagnons est Az-Zoubayr Ibnou Bakkar tout comme l'a dit le Hafidh Ibnou Hajar.
Nous conforte en cela ce qu'a rapporté Al-Hakim dans Al-Moustadrak que ^Oumar, que Allah l'agrée, a fait un discours devant les gens dans lequel il a dit: «Ô gens, certes le Messager de Allah ﷺ considérait Al-^Abbas comme un fils considère son père. Alors prenez exemple sur lui en son oncle Al-^Abbas et prenez-le pour cause (wacilah) dans vos demandes à Allah». Ceci éclaire donc la raison du tawassoul de ^Oumar par Al-^Abbas.

Il n'y a aucune considération après cela à la prétention de certains de ces perturbateurs qui disent que le hadith cité comporterait dans sa chaîne de transmission Abou Ja^far qui serait un homme inconnu. Il n'en est pas comme ils le prétendent. Bien au contraire, Abou Ja^far est Abou Ja^far Al-Khitmiyy qui est un homme digne de confiance. Il en est de même pour la prétention de l'un d'entre eux qui est Nasirou d-Din Al-'Albaniyy qu'aurait visé At-Tabaraniyy par sa parole: «Le hadith est sahih» concernerait seulement la partie d'origine qui rapporte ce qu'a fait l'homme aveugle pendant la vie du Messager de Allah et non ce qu'a fait l'homme à l'époque de ^Outhman Ibnou ^Affan après la mort du Messager. En effet, les savants de la terminologie –moustalah– ont dit: «L'appellation hadith est donnée à ce qui est attribué au Prophète (hadith marfou^) et à ce qui s'arrête aux compagnons (hadith mawqouf)», c'est-à-dire que la parole du Messager est appelée hadith de même que la parole du compagnon est appelée hadith et le terme hadith n'est pas limité aux paroles du Prophète seulement, dans leur terminologie. Cet imposteur, sa parole n'est pas conforme à ce qui est décrété dans la science de la terminologie. Que celui qui le souhaite consulte donc le livre Kitabou Tadribi r-Rawi et Al-'Ifsah et autres parmi les livres de la terminologie du hadith et certes, n'a conduit al-'albaniyy a cette prétention que son extrême attachement à suivre ses mauvais penchants et son indifférence quant à se retrouver en contradiction avec les savants, tout comme son prédécesseur ibnou taymiyah.


Sens du hadith
Si tu demandes, demande à Allah

Quant au hadith de Ibnou ^Abbas, rapporté par At-Tirmidhiyy, dans lequel le Prophète lui a dit:

(إِذَا سَأَلْتَ فَاسْأَلِ اللهَ وَإِذَا اسْتَعَنْتَ فَاسْتَعِنَ بِاللهِ)

('idha sa'alta fas'ali l-Laha wa 'idha sta^anta fasta^in bi l-Lah)

Ce qui signifie: «Si tu demandes, demande à Allah et si tu recherches de l'aide, demande-la à Allah», il ne comporte pas de preuve non plus pour l'interdiction du tawassoul par les prophètes et les saints. En effet, la signification du hadith est qu'en priorité, on demande à Allah et on demande l'aide à Allah ta^ala. Cela ne signifie pas: Ne demande pas à autre que Allah et ne demande pas d'aide à autre que Allah. Pareille à cela, la parole du Prophète:

(لَا تُصَاحِبْ إِلَّا مُؤْمِنًا وَلاَ يَأْكُلْ طَعَامَكَ إِلَّا تَقِيٌّ)

(la tousahib 'il-la mou'minan wa la ya'koul ta^amaka 'il-la taqiyy)

ce qui signifie: «N'aies pour compagnon qu'un croyant et que ne mange de ta nourriture qu'un pieux». Tout comme on ne comprend pas de ce hadith qu'il n'est pas permis de prendre pour compagnon quelqu'un d'autre qu'un croyant ou de partager son repas avec quelqu'un d'autre qu'un pieux, mais qu'on en comprend plutôt que la compagnie que l'on choisit en priorité, c'est celle du croyant et que si l'on partage sa nourriture en priorité, c'est avec le pieux, de même, dans le hadith de Ibnou ^Abbas, on en comprend seulement la priorité. Quant à l'interdiction qu'ils prétendent, elle n'est pas présente dans ce hadith.


Preuve textuelle que le tawassoul est la demande d'aide

De plus, il n'y a pas de différence entre le tawassoul et al-'istighathah. Ainsi, le tawassoul est aussi appelé istighathah, comme cela a été rapporté dans le hadith de Al-Boukhariyy où le Prophète a dit:

(إِنَّ الشَّمْسَ تَدْنُو يَوْمَ الْقِيَامَةِ حَتَّى يَبْلُغَ الْعَرَقُ نِصْفَ الأُذُنِ فَبَيْنَمَا هُمْ كَذَلِكَ اسْتَغَاثُوا بِآدَمَ ثُمَّ مُوسَى ثُمَّ بِمُحَمَّدٍ)

('inna ch-chamsa tadnou yawma l-qiyamati hatta yablougha l-^araqou nisfa l-'oudhouni fabaynama houm kadhalika staghathou bi 'Adama thoumma Mouça thoumma Mouhammad)
Ce qui signifie: «Certes, le soleil se rapprochera tant au jour du jugement que la sueur arrivera jusqu'à mi-oreille. Tandis qu'ils seront ainsi, ils demanderont le secours (istighathah) de 'Adam puis de Mouça puis de Mouhammad». Le hadith est selon la version rapportée de ^Abdou l-Lah Ibnou ^Oumar du hadith concernant l'intercession au jour du jugement. Dans la version de 'Anas, il a été rapporté avec le terme (Istichfa^) –demande d'intercession–. Les deux versions sont du degré du sahih. Ceci montre donc que al-istichfa^ et al-istighathahont même signification et le Messager a appelé cette demande à 'Adam qu'il intercède en leur faveur auprès de leur Seigneur istighathah.


Autre preuve textuelle que le tawassoul est la demande d'aide

D'autre part, le Messager a qualifié la pluie de moughith –salvatrice–.
Ainsi, Abou Dawoud et d'autres que lui ont rapporté avec une forte chaîne de transmission que le Messager a dit:

(اللَّهُمَّ اسْقِنَا غَيْثًا مُغِيثًا مَرِيعًا نَافِعًا غَيْرَ ضَارٍّ عَاجِلًا غَيْرَ آجِلٍ)

(Allahoumma sqina ghaythan moughithan mari^an nafi^an ghayra darrin ^ajilan ghayra 'ajil)
ce qui signifie: «Ô Allah, accorde-nous une pluie qui nous soit salvatrice, qui étanche la soif et qui fasse pousser l'herbe, qui soit utile et non nuisible, qui soit proche et non tardive».
Ainsi, c'est le Messager qui a qualifié la pluie de salvatrice car elle sauve de la difficulté, par la volonté de Allah. De même, le prophète et le saint sauvent de la difficulté par la volonté de Allah ta^ala.